La promesse, c'est notamment l'attente que l'individu (qui peut se la permettre, culturellement et financièrement) a envers tout : le service, les produits, les expériences...
Si on considère que le luxe est précisément tout ce qui dépasse la pure fonction utilitaire d'un objet ou d'un service que l'on achète, et que donc c'est le domaine subjectif de l'esthétique et des émotions, où le jugement est plus aléatoire, alors le riche consommateur de luxe est par définition voué à être malheureux très souvent.
Analyse comparée :
- chez Carrouf, la déception vient difficilement après la sublime expérience d'achat à prix comparé de la dernière éponge gratteuse... son code barre est rapidement lu en caisse par une caissière à laquelle on n'avait pas l'intention de prêter la moindre attention, elle raye bien effectivement toutes les surfaces où on la passe (encore une fois, vous auriez pu lire le bottin de 300 pages offert avec votre cuisine intégrée : seule la peau de chamois y est utilisable - ce plan de travail n'a jamais été fait pour être résistant !) ;
- vous partez ce week-end, terriblement amoureux, en couple avec le dernier trésor dégotté sur le dernier réseau exclusif ("A small and fucking tight world") et pour l'épater vous avez réservé ce superbe boutique hôtel à GuapoLandia : combien de chance d'être vraiment satisfait ??? (je vous épargne la liste des catastrophes dans ce cas - mon blog s'en remplira au fil du temps).
D'où la constatation effarante qu'être riche ne peut qu'entraîner le malheur dans la société de consommation.
Ou alors il faut soit vraiment être riche et de bon goût, ne pas lire les blogs qui recommandent n'importe quoi et s'en tenir à mes conseils : AmanJiwo à côté de Borobudur, Château de Feuilles à Praslin, AF Business en 777 hublot (en First, à cause du prix payé, on attend trop), restaurant Dallais au Petit-Pressigny en Touraine, le Meurice de Marie-Antoinette, and more to come. Ou bien développer une âme d'esthète jouisseur, capable de se satisfaire de peu (d'où la photo d'accompagnement - bonheur simple - presqu'ile de Giens, avril 2006).
Rapporté à la vie personnelle et sentimentale, si le gloubiboulga d'analyse ci-dessus devait s'appliquer, il y a fort à parier qu'une richesse émotionnelle et sentimentale soit la meilleure recette du malheur - bref sortons blindés... comments welcome.
Revenons au contexte économique : si l'accumulation de richesses contribue à la frustration croissante des riches (plus qu'à celle des pauvres ?), alors nos systèmes sont-ils en danger ? Pas vraiment car on n'a pas mieux... c'est comme nos démocraties médiatiques, on n'a pas mieux - mais que fait la recherche en Sciences Sociales ? Pourquoi Piketty n'arrêterait-il pas de frimer (et de dire que l'on ne paye pas assez d'impôts) et ne se mettrait pas à chercher la suite de l'Histoire ?
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