30 oct. 2007

Journalisme, immunité et confusion des genres


Je ne trouve rien à redire sur le traitement informatif par le Monde de cette complexe affaire au Tchad, mais l'article ci-dessus me laisse rêveur :

  1. la solidarité intra-professionnelle est telle que cet article occupe dans la version papier du journal l'équivalent des 4/5ème de l'article consacré aux 13 autres inculpés ;
  2. les journalistes ont été arrêtés et inculpés par une administration et une justice dont les décisions sont par ailleurs rapportées comme souveraines, voire justes : aux pieds-nickelés humanitaires, la présomption de culpabilité, mais aux journalistes, l'innocence ou l'immunité ?
  3. quant au comportement de la jeune femme journaliste, candidate à l'adoption, membre de l'ONG décrétée en faute et emprunteuse d'une caméra de son employeur, en l'occurence France 3 donc siglée France (!) afin de vendre à d'autres médias un "reportage", on mesure toute la déontologie qu'elle attache à sa profession... sa situation semble paradoxalement illustrer la capacité de certains groupes socio-culturels à donner des leçons et à se battre pour des causes, au mieux en s'illusionant, mais trop souvent en ignorant joyeusement les principes moraux et en défendant leurs intérêts partisans.

Si on lit bien le Monde, on a l'impression que seul le PS, bizarrement mais courageusement, trouve inique de laisser parler la justice d'un pays classé 171ème sur 177 répertoriés par le classement (Onu) de l'indice de développement.

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