7 mars 2008

On a diné chez Cléopâtre

Depuis le fameux dîner chez Marie-Antoinette pour mon anniversaire, je rêvais d'une nouvelle expérience culinaire décoiffante. Hier soir, j'ai beaucoup ri et apprécié le dîner chez les égyptiens avec FE, dont on célébrait les #~ ans, mais pas été décoiffé.

Cléopâtre donc, car M. Ducasse accueille au Plaza, certes dans un décor baise-beige un peu trop Hermèssien (ya même des sculptures qu'on dirait des boites oranges de la dite Maison), mais très vite, le ballet des garçons qui défilent avec des grands plateaux rectangulaires rappelle la marche qu'on imagine rythmique des fresques égyptiennes. Ah, et le beurre salé est servi en pyramides [tandis que le doux l'est en batonnets, Dieu sait pourquoi, ou qu'il s'adresse à Alain Ducasse (pas plus vu que Dieu au demeurant)] !

Alors c'est bon, enfin surtout les ingrédients sont géniaux, le sommelier a conseillé un excellent vin (tellement qu'assez vite FE confondait cuillères et fourchettes, classe). Entrée superbe d'élégance contenue (caviar sur langoustines avec une émulsion subtilement citronnée et surtout un fond de langoustine réduit à la citronelle), mais DRAME, le bar était trop cuit... si si, il partait en lambeaux (j'exagère mais presque) : on l'a dit à la dame qui a desservi, et a dit le noter, mais on n'en a plus entendu reparler.

On avait donc compris qu'il n'y aurait pas d'orgasme culinaire et qu'il faudrait juste faire la fête comme dans un routier un peu coincé.

Alors on a beaucoup bu (porto, rhum...), testé les fromages (connerie que le comté de 4 ans d'age, trop salé, sans intérêt et le langre était pour les pédés), réclamé un doggy-bag (enfin ça c'est FE), décidé que ce qui était gratuit était vulgaire, adoré la salade (offerte pas gratuite), détesté le service à dessert [qu'on se serait cru en province (chez les Pourcel à Montpellier)].

Bref Ducasse vaut pas ses trois macarons, mais ça roule et c'est festif. A ce sujet, j'aime assez cette pique du Monde sur le classement des pneumaticiens : "Guy Martin, chef du Grand Véfour depuis 1991, triplement étoilé en 2000, se voit rétrogradé comme le furent avant lui d'autres établissements parisiens de prestige. Jamais cette table n'avait déçu notre gourmandise. Il est difficile de distinguer entre le souci du Michelin de rajeunir son image en brisant quelques idoles et une décision d'opportunité. Sur le livre d'or du Grand Véfour, au temps du grand Raymond Oliver, Jean Cocteau avait gravé cet aphorisme féroce : "Un chef-d'oeuvre ne peut être autre chose qu'une catastrophe sur la ligne où l'heureuse médiocrité circule librement." ET VIVE COCTEAU.

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