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20 juin 2010

Des disparitions significatives

L'ennui en avion, au long court, c'est que l'on doit penser. BadBoy n'aura donc pas eu un samedi normal, accumulation de petites affaires domestiques et de repas joyeux : seul avec lui même en route pour l'orient extrême, il a lu et pensé.

A la complexité de l'Homme... en lisant les nécrologies de Bigeard et Saramago.

Le premier fut peut-être tortionnaire et assurément aura assuré le commandement de troupes qui torturèrent (impardonnable), mais il aura aimé et incarné la France et ses idées au point de cumuler bravoure et humanité dans la Résistance, en Indochine et dans la vie politique. Comment peut-on défendre la France et s'abstraire ponctuellement de son humanisme consanguin ? Comment peut-on endurer l'après-Dien bien phu et serrer la main d'un général Rouge sang ?

Le second aura été du côté des rouges pour sortir son pays de l'impasse fasciste puis ne croira plus en rien dans un pays ou la bondieuserie est obligatoire et sera si provoquant d'anti-bigoterie qu'il devra aller vivre sur Lanzarote, exilé par la vindicte de la calotte. Il avait imaginé que le Fils n'était venu là que par soif de pouvoir politique du Père et qu'il s'était acoquiné avec la Marie-Mado plus que de raison... En 91, les papistes le pourfendent, en 98 les Nobels le flattent.

Sur ce, BadBoy a entrepris de lire le Monde Diplomatique gracieusement offert au lounge (problème de ciblage !) : cette fois, foin d'ambiguïté, le déni de pensée à l'état pur !

25 nov. 2009

Yourcenar sous nos pas...


Bruxelles a eu la drôle mais intéressante idée de compléter l'appellation Yourc' d'un passage par l'adjonction de phrases de la Grande Dame (ici Zénon) un peu partout à l'entour, quelques pierres gravées et puis ces plaques dans le sol...

Il est écrit : "il s'agit pour moi d'être plus qu'un homme"...

13 nov. 2009

Pour un milliard t'as un gig et son livre

Email reçu ce jour, sans commentaires (juste pour les myopes, Lauréole, propriété de la bonne et généreuse Liliane B, sponsorise un livre de photos de François M. Banier)...

30 oct. 2009

BadBoy s'oblige à une pensée structurée

Oui bon les précédents postes ne doivent pas faire craindre le pire, BadBoy reste un animal politique et social. On his mind, today quelques faits graves :

1- il y a vingt ans, il vivait en Allemagne dans ce qui était la République Fédérale, il représentait (avec un bel uniforme d'officier de Marine juvénile) les forces du Monde Libre face au système communiste pourrissant... il a donc vu tomber le mur, il y a vingt ans, en Europe, les gens fuyaient leur pays pour leurs idées et pour manger. Il se rappelle aussi l'aveuglement des agents diplomatiques qui ne voyaient pas le sens de l'Histoire, il se rappelle les vues courtes de Mitterrand sur la réunification, il se rappelle que les allemands eux pleuraient de bonheur ;

2- il a vu les photos de Barack Obama saluant les cercueils des militaires américains morts en Afghanistan. Quand BadBoy pense que Bush n'a jamais eu le courage de faire la même chose, qu'il interdisait même la représentation médiatique de la mort au front, il a juste envie de ne laisser qu'une personne aux mains des tortionnaires de Guantanamo : W. ;

3- Pierre Michon a obtenu le prix de l'Académie Française pour Onze. BadBoy est devenu un inconditionel mais il n'ose pas encore en parler dans ses diners flirteurs (flute, une rechute) ;

4- Le débat national sur l'identité française, il n'est pas certain que ce soit le sujet du moment, mais en revanche, le thème en soit de la "Francéité" le fascine. Il trouve que Max Gallo a posé de bonnes premières pierres ce matin dans le Figaro avec ses 10 points cardinaux à l'heure actuelle : droit du sol, égalité, Etat, citoyenneté, école, laïcité, éclatement, langue française, égalité des femmes, universalisme (humanisme universel).

22 oct. 2009

Sneakers by Pierre Hardy

BadBoy avait été totalement fasciné par Américan Psycho à sa sortie... qui ne l'eut pas été... qui ne le serait pas en le découvrant aujourd'hui ? Il y a la fameuse scène de comparaison des cartes de visites, version cadre cocaïnomane de la comparaison de choses viriles. Alors lorsque ce petit bijou de réalisation est arrivé sur mon wall FaceBitch, je l'ai revu deux fois, vu trois fois, c'est tout dire ! Check le décor, mate les Boyz...

8 oct. 2009

Envie de vomir sur Benoît et Marine

...enfin sur Marine, plus vraiment, on s'était habitué à sa face de fausse-bourgeoise et vraie-poissonnière ainsi qu'à l'odeur nauséabonde et héréditaire qui s'en dégageait.

Mais Benoît ? C'est nouveau qu'un soi-disant socialiste exprime ainsi librement un instinct politique aussi délétère. Emanations verbales putrides d'un gauchiste maladif... mon pauvre garçon, morveux arriviste depuis si longtemps, déjà usé... tu rejoins Georges Frêches au rang des indignes de ton clan.

BadBoy a en d'autres temps salué le livre de Frédéric Mitterrand, souligné son agaçant sentiment de culpabilité sur son statut de Boy, sa difficile assumation. Il avait passé d'un silence pudique et pratique (mal à l'aise) les expériences de pratiques sexuelles monnayées, mais remarque bien, Camarade, que ce soit contre du cash à PatPong ou dans contre la carrière dans un bureau du FMI, Camarade au sens des Goulag Benoît, c'est un peu la même chose ?! [BadBoy précise qu'il est contre la prostitution à toutes fins utiles et qu'il en condamne l'usage]

Il faut lire le texte (ici merci le Monde), il n'y est pas question de limite d'age, il est juste question de payer et de se satisfaire. Il y est question de l'horreur d'en être à vivre sa vie ainsi. Il y a sûrement plus d'humanité dans ces pages que dans toute la vie de M. Hamon.

16 sept. 2009

Milieu de semaine creux

BadBoy se félicite du progrès des mesures anti-grippe qu'il essaie de promouvoir à la cour de l'Empereur : la bise et le serrage de main moite régressent. Et puis finalement il envisage avec bonheur le port du masque, raisonnablement seyant pour un homme viril à gros nez... et d'ici là, il adore se frotter bourgeoisement les mains dans une odeur d'alcool...

Un bon moment récent : retour, après six mois d'absence injustifiable, chez Yen, le restaurant japonais à Saint-Germain. Les pâtes faites maison, servies froides sont un bonheur simple et rare (donc cher). La librairie la Hune, bien que froide, est un digestif sympathique.

Une idée positive : Ségolène a réussi à lire un livre.

Un remerciement : à un ex-amant-putatif-devenu-conseil-filou (évènement couvert par l'amnistie biennale) pour la franchise de son commentaire sur mon blog (qu'il vient de découvrir) - je vais essayer de revenir sur l'impression que laissent mes "sarcasmes (qui) sont jouissifs mais dans la durée (me) donnent un air un peu frustré de tout".

Un sarcasme (zut, je ne saurai jamais me racheter) : après les constructeurs auto et les banquiers, un ministre convoque le Président d'un groupe de télécommunication. Visiblement nos Gouvernants n'ont rien à faire de politiquement plus noble et utile que d'exploiter populistement un phénomène statistique effrayant : le groupe en question emploie près de 200 000 salariés dont imaginons la moitié en France, à comparer au taux de suicide annuel en France toutes générations confondues d'entre 15 et 20 pour 100 000 personnes. Si les politiques ont une responsabilité, comme chacun d'entre nous, c'est de faire augmenter le taux de bien-être et assurer la prise en charge des plus faibles, pas de relayer la désinformation de syndicalistes qui ont été depuis de longues dates déchargés de leurs responsabilités professionnelles et du stress afférant.

Trois bonheurs (pour compenser) : la découverte d'un important stock de livres de Pierre Michon, pas encore connus de BadBoy, à la librairie la Hune + TLC-TNT respire la bonne humeur et a renouvelé sa carte Escapade à temps pour un week-end chlorophyllien dans trois jours + piscine et pasta avec FE ce soir.

Pour finir, BadBoy voulait manifester sa joie car c'est Fashion Week à NYC... certes il n'y est pas, la cour ayant décidé de réduire les frais de carosses, mais internet lui permet de suivre... Il comptait coller une photo de choupinou looké, mais en cherchant la plus-mieux il a été interpellé par le header du blog d'une agence mannequine qu'il respecte : Ryan Koning by Greg Vaughan Studio chez Major.

10 sept. 2009

Du bon usage de la presse

BadBoy s'est bien amusé en prenant langue (sms-ment) avec SRP cet après-midi... et de délirer sur différents sujets peu avouables dans un lieu si peu discret. Bref, au bout d'un moment, SRP attire son attention sur une réflexion majeure sur la copulation entre livre et téléphone portable dans un article du Monde des Livres, que BadBoy va immédiatement chercher dans sa banette (il travaillait tellement qu'il n'avait pas pris le temps de passer voir son assistante et récupérer le grand quotidien du soir, au déjeuner - chercher la logique)... Et là de se jeter sur le Monde des Livres, la porte ouverte... et un collègue de passer une tête, regard inquisiteur "on parle de l'Empereur ?", s'enquit le vil courtisan...

1- "hep Ducon, je lis ce que je veux" (je suis cadre au forfait), et,
2- Le Monde des Livres s'avère colossalement mieux écrit et souvent plus intéressant que le cahier principal qui s'ouvre ce soir par les spéculations sur ce que serait la taxe carbone, sans qu'au final, rien ne soit effectivement arbitré, rien passé devant les Assemblées, etc...

Il faut jouir de la critique assassine sur la fatuité et l'absence de profondeur (ce qui est étonnant, quand on est épais, on devrait être au moins profond ?) du dernier Beigbeder, qui conclut "En quoi il n'a pas tort : la véritable transgression, à laquelle il n'est pas (encore) parvenu, est celle de l'écriture, pas celle du fait divers." (merci Raphaëlle Rérolle). En vérité BadBoy a souvent été plus séduit par l'art de la critique qui l'a amené à lire tel ou livre que par le livre en question : c'est très vrai des livres conseillés par les amis et encore plus les conquêtes voire les maris.

Bon sinon, le Monde signale une chose inouïe : l'Uruguay (combien de bien-pensants qui vont être outrés par la décision du Parlement savent-il seulement si c'est au Sud au Nord, à l'Est ou l'Ouest de l'endroit où il fait bon jouer les VRPs aéronautiques), les députés uruguayens, donc, autorisent l'adoption par les Boyz, c'est dingue?

OK j'ai daubé, mais vive Le Monde, parce que sinon, en alternant entre le Fig et Libé, on finirait par croire que le Rafale est un avion désirable alors que même le Maroc n'en a pas voulu et que Carla c'est la Callas.

Et hop tous à Punta del Este ! [via avenue Montaigne cause que teuf là-bas ce soir avec TLC-TNT et FashVikLawMaker]

27 mai 2009

Stupeur et émotions

Ça faisait longtemps que BadBoy n'avait pas lu un roman de la Nothomb, mais comme récemment au détour d'une conversation quelqu'un a laissé entendre que Stupeur et Tremblements était un de ses meilleurs... Sitôt pensé, sitôt fait (grâce à la profondeur bibliothécaire de TLCKiwi), BadBoy a dévoré cet assassinat littéraire du Japon durant son vol retour de Budapest.

C'est drôle et bien mené. BadBoy a tout de même du mal à croire que le traitement infligé par ce texte au monde de l'entreprise du Japon soit mérité... Mais la diatribe sur la seule marge de manœuvre de la jeune femme japonaise, à savoir le suicide, est un morceau d'anthologie. BadBoy a hâte d'avoir le verdict de la Duchesse-d'Antin-san sur la réalité sous-jacente.

BadBoy a reçu hier mardi un autre jugement : il participait au jury d'entrée dans une école de sa sphère. A une candidate philosophe brillante qui utilisait une référence élitiste sur le Japon dans sa démonstration, il opposait Stupeur et Tremblements comme démontrant mieux la même chose... Il s'est vu opposé le « caractère journalistique" du style... La morveuse n'avait pas tort ! Mais merci Amélie tout de même.

Ah et puis l'émoi en lisant quelques lignes sur Furyo (pix en haut à gauche), qui renvoyait à la révélation que fut pour BadBoy ce film à sa sortie (BadBoy ne sait plus quand il l'a découvert, mais sorti en 1981, il devait être bien jeune... quelques flashes en sont restés...).

11 mai 2009

Plan à onze

Puisque ce printemps s'annonce pluvieux, il va falloir se tourner vers des activités d'intérieur... BadBoy recommande donc la lecture de "Onze" de Pierre Michon (chez Verdier). C'est, pour résumé, un court texte qui mèle la fiction onirique de l'auteur et quelques échos historiques autour de la commande d'un tableau pour représenter les onze membres du comité de salauds publics, pardon je ne peux pas m'empêcher de faire de la politique, de salut public de l'an II. La Terreur...

Le style de Michon est comme une rivière chargée, débordante, qui charrierait de nombreux débris et qui passé quelques kilomètres de son cours les auraient réorganisé selon son propre ordre. Un chaos réorganisé, comme on ne l'attend pas. Les idées aussi se bousculent et on sent l'hésitation du temps pour un texte assez court mais écrit sur une quinzaine d'années nous dit-on.

Bel exercice de jouissance littéraire.
Le plus troublant : on se demande si le tableau existe réellement là-bas au Louvre...

26 févr. 2009

Ainsi va le monde : les amis de BadBoy dans l'actu

BadBoy a reçu ce matin un mail de BlondieBretonne, copine d'il y a si longtemps, niouillorquaise depuis 20 ans, brillante hedgefondeuse, une fidèle d'entre les fidèles, mais bizarrement absente depuis quelque temps. Le silence expliquait cela : c'est la première victime directe de la crise dans l'entourage de BadBoy, licenciée pour cause de grave problème de son hedge fund... On avait toujours parlé de sa rémunération assez généreuse comme une contre-partie d'un risque assumé. Et BadBoy dit et répête qu'il faut laisser faire les ajustements et que les banquiers doivent assumer les différentes facettes du risque... Mais là c'est différent, parce que cela se déroule dans la réalité, pas en théorie statistique !

BadBoy est admiratif de sa réaction rapide : BlondieBretonne a déménagé dans NYC pour réduire son loyer et elle part faire du bénévolat au Guatemala, enseigner l'anglais à des gamins pas gâtés et de ce fait apprendre l'espagnol... en attendant que ça reparte aux US ou ailleurs.

Plus drôle, une amie m'avait caché être passée dans le Nunuche-Figaro d'avant Noël dans un dossier "les patronnes sont des chefs" : la photo d'elle dans sa cuisine avec 3 paniers en osier pour faire cool est juste trop trop trop, le texte "plus volontiers arrimées à leurs blackberry qu'accrochées à leurs casseroles" est tellement niais de fantasmes sur la vie des cadres soi-disant dirigeants (on se retrouve surtout pour rire de nos problèmes avec nos DRH et autres potins ragoteurs - visez le gap !)... on a conclu doctement "ça fait longtemps que l'on ne lit plus les journaux pour savoir ce qui se passe dans la réalité". Et d'ailleurs ça fait peur : un bon roman est souvent tellement plus efficace ?

23 janv. 2009

Comment je suis maltraîté

1- voici ce que HiFliBanker a eu le culot de me balancer (depuis Niouillorque peuchère) après avoir lu mon post sur l'art de vivre : "Mon pauvre [BadBoy], tu deviens aussi nunuche que le narrateur de la Recherche devant la duchesse de Guermantes !"

C'est vraiment inutilement aggressif pour ce pauvre Marcel...

2- je viens de devoir aller voir le premier show Hommes d'hiver de Riccardo Tisci pour Hubenchy : trop trop de vrais mecs sur le catwalk et des choses tellement désirables (je parle des fringues), ce fut insoutenable.

Par ailleurs, je suis un sal@#d d''évoquer cela car pendant ce temps TLCKiwi qui est rentré de chez-LaGaudine avec une maladie de saison carabinée est hors d'état de jouer, et je le plains et c'est dommage [pensée].

10 déc. 2008

60ème anniversaire...

...oui je sais... de quoi ?!

Aujourd'hui la plupart des pays développés célèbrent avec l'ONU le soixantième anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, proclamée au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, avec le succès que l'on sait !

Le texte reste donc d'actu même si il gagnerait à être précisé : rien sur la liberté de pratique sexuelle, un article 16 (avant les articles sur la liberté d'expression et la propriété) qui sanctifie le mariage en le réservant aux couples zétéros...

L'occasion de sortir des sentiers battus et de proposer d'aller flaner sur le site du porte-parole de la Croix Rouge en France qui donne la parole à une amie. On y publie un texte d'une rare beauté violente, témoignage de la violence des crimes en situation de guerre et de la violence faite par les institutions judiciaires qui demandent aux victimes de s'expliquer pour faire valoir leurs droits, en l'occurence le droit d'asile (inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme). Sans que l'on ait trouvé mieux sur comment faire opérer la justice... (sujet autrement plus grave que les déculottages du Monsieur de Libération).

Et en attendant l'Afrique du Sud fait quoi pour arranger les choses au Zimbabwe ? Trop peu, pas grave... le boomerang arrive que les occidentaux n'osent pas brandir pour ne pas facher un rare régime constitué sur le continent : le choléra... Honte à tous, on ne pourra pas dire que l'on ne savait pas.


29 mai 2008

Prix de la connerie unique à deux députés

Deux députés de la majorité gouvernementale viennent de soumettre un amendement pour revenir sur le fonctionnement du marché du livre, en abolissant le prix unique (article du Monde ici).

On se demande ce qu'un criminologue qui se veut spécialiste des médias et un gadz'art spécialiste des postes diversifiés dans la fonction publique ou para-publique viennent faire là-dedans. Toujours est-il qu'ils n'ont pas compris le mérite de notre système qui permet au livre français de vivre, à la création de survivre, sans censurer (ce qui ne serait pas injuste !!!) les succès populaires, sans asphyxier la création extrême.

D'autres ont bien compris : "nos clients trouvent que les livres sont chers », rapporte Xavier Garambois, DG d'Amazon France... « Cela stimulerait le marché du livre, qui est moins dynamique en France qu'en Grande-Bretagne et où les nouveautés sont moins chères », conclut-il... Ce troud#~ulturel ne va surement pas assez souvent à Londres pour y constater l'indigence de l'offre de livres, la pauvreté du système de distribution (souvent moins de livres en librairie que de magazines féminins + fesse réunis !!!).

Je propose que Jean Dionis du Séjour, ci-actuellement député, achète le "dictionnaire des noms patronymiques péteux et inventés" avant que son éditeur ne fasse faillite (blague, le dico n'existe pas). Je précise par ailleurs à M. Kert, député, que la photo ci-contre n'est pas extraite d'une sous crotte de série de télé-réalité produite par France Télévision dont il est administrateur, mais belle et bien la sublime salle de lecture de la bibliothèque Richelieu, ex-BNF, un endroit odieux où on trouvait plein de livres, dont certains même n'étaient pas lus !!!

Allez, je suis beau joueur, M. du Séjour (à Sainte-Anne ou Charenton ?), je vous cite, dans vos envolées lyriques, bio ?, pour justifier cet amendement : il s'agit bien sûr de "réduire le nombre extrêmement élevé de livres invendus qui sont détruits chaque année en France". On est toujours incompris, c'est terrible, hein ?!

3 avr. 2008

RIP

Je sais que c'est pas bien de parler des morts, mais la sortie de ce roman historique de Jean Teulé, m'amuse...

On lit dans la presse (sûrement dans le dossier de presse de l'éditeur car plusieurs journalistes, trop feignasses, ont bizarrement "écrit" la même chose !) : "lorsqu’il apprend son infortune conjugale, le marquis fait repeindre son carrosse en noir et orner le toit du véhicule d’énormes ramures de cerf. La provocation fait scandale mais ne s’arrête pas là. Le roi lui a pris sa femme, qu’à cela ne tienne : il séduira la sienne. Une fois introduit dans la chambre de la reine, seule la laideur repoussante de celle-ci le fera renoncer à ses plans. À force d’impertinences répétées, l’atypique, facétieux et très amoureux marquis échappera de justesse à une tentative d’assassinat, puis sera exilé sur ses terres jusqu’à sa mort. En ayant porté haut son indignation, y compris auprès du pape, le marquis de Montespan fut l’une des premières figures historiques à oser contester la légitimité de la monarchie absolue de droit divin"... et tant qu'on y est : "Il incarne à lui seul l’esprit révolutionnaire qui renversera un siècle plus tard l’Ancien Régime" [là c'est un peu lourd, mais faut bien vendre du papier].

Montespan, le vrai, le notre, tu te réincarnes, comment ? quand ?

3 mars 2008

Incompréhension intello vs. besogneux

Aujourd'hui une agence de comm' m'a collé dans les pattes, pour la briefer, une journaliste qui va écrire un discours Impérial (alias speech de l'Empereur, my superiorly big boss, pour ceux qui suivent mais lentement).

Alors je la reçois en coup de vent, toujours un peu à la bourre... et là, je la sens différente... certes un style à se faire volontairement remarquer (style réussi au demeurant) mais surtout on sent comme un contenu intérieur fort. L'horreur : j'étais allé au rendez-vous sans avoir mémorisé son nom - horrible anonymat juste lié à la fonction "nègre du jour". En plus on n'a pas échangé nos cartes de visite pour commencer.

Comme je préfère mettre les pieds dans le plat que de mourir idiot, je finis par demander maladroitement si elle fait des choses plus excitantes que la plume négrillone : et paf... "oui j'étais sur France Culture la semaine dernière pour mon dernier livre sur Warhol (avec le mec dont j'avais séché le vernissage cause que Benjie m'avait dit que c'était pas bien)"... et elle a eu la grâce de ne pas me dire que le Monde avait encensé ledit livre (dont la critique m'avait effectivement intrigué).

Mais elle m'a bien fait sentir le fossé entre mon monde et le sien... Cécile n'avait pas tort.

3 janv. 2008

En 2008 on assumera la Mauvaise Vie

Mis à profit le break de fin d'année pour lire la Mauvaise Vie de Frédéric Mitterand.

C'est bien écrit (moins lyrique que ses portraits de stars, mais très fluide, élégant, grammaticalement juste et intelligent), mais Grand Dieu, que l'on mesure le chemin parcouru en peu de temps par notre communauté dans la conquête de son existence, en découvrant les affres de la culpabilité permanente de FM (le neveu - on aurait aimé que le sens du scrupule fût familial) !

Non, ce n'est pas une mauvaise vie, c'est une vie, pas plus disgracieuse ou immorale que d'autres, quelque soit l'orientation sexuelle ou la structure familiale, juste un peu confite dans toutes les turpitudes que l'âme humaine sait inventer (et nous sommes tous féconds). Ce qui est dommage c'est la non-assumation, qui ressort de cette recherche perpétuelle d'excuses (ma nounou par ci, etc par là), encore que, et c'est là le paradoxe du livre, il a dû en falloir du courage pour écrire les échecs et décrire les scènes pathétiques... c'est là le charme de cette lecture : ça coule tout seul, sans mise en perspective complexe, mais quand on cherche une réflexion d'ensemble, on n'arrête pas de s'interroger. Et notamment sur le sentiment d'impuissance face au monde de quelqu'un qui réalise de belles choses par ailleurs.
L'extrait choc : "Maintenant cet homme est fatigué et il pense qu’il ne doit plus se mentir à lui-même pour tenter d’obtenir que la vie qui lui reste ne soit pas aussi mauvaise. Mais il ne sait pas ce qu’il résultera de cet effort".
Le bon ton : la description du voyage en Grèce avec la déception amoureuse triviale et l'errance qui s'en suit.

Je préfère le FM et ses billets d'humeur dans Libé ou ses portraits raffinés de stars ou autre Hailé Selassié.

Pour mémoire, 26 mai 2007 dans Libé :

"
Denis Baupin me surveille

Je me déplace à Paris en scooter, mais si je me prends parfois pour Nanni Moretti, je sens bien que Denis Baupin me surveille. Depuis qu'il a pris la mairie en otage avec son escouade de talibans écolos, ma ville natale accumule les blessures, du boulevard Montparnasse transformé en couloir de Dortmund aux corridors cadenassés de margelles en ciment qui asphyxient le trafic. Je m'étonne du prétendu acquiescement des Parisiens à ces mesures et au déferlement d'initiatives encore plus violentes qu'on nous promet, hormis une excellente tribune publiée dans ce même journal il y a quelques mois et les coups de gueule de Claude Lanzmann. Mais à quoi bon rappeler qu'une vieille cité ne peut se transformer que sagement et que, pour vivre avec son temps, elle n'a surtout pas besoin de devenir un musée pour cyclistes qui brûlent en ricanant les feux rouges et un Luna Park à bobos qui se fichent des personnes âgées désorientées, morigénées, quand elles ne sont pas tout simplement écrasées. Tout de même, le maire de Paris devrait se méfier de ce sentiment d'impuissance lourd de rancune électorale qu'éprouvent ceux qui veulent vivre et travailler dans une ville industrieuse.
"

13 nov. 2007

Quelque chose veille dessous et demeure...

Ms Spartiate a écrit ce texte (colonne de droite en bas) pour illustrer l'idée de palimpseste dans la peinture de Cousine Béat'.

Palimpseste (le Robert) : "Parchemin manuscrit dont on a effacé la première écriture pour pouvoir écrire un nouveau texte".

Ms Spartiate, bienveillante et éminemment consciente de ma blondeur intellectuelle, me précise que ce texte n'est pas sans lien avec "Le lieu lointain de l'absence", son précédent opus, où elle traitait mais d'une autre manière de la mémoire. Oui et non, je répondrais, car "Le lieu..." me renvoyait plus à un univers réel rêvé (l'Orient) qu'à un univers mémoriel... mais ne sommes nous pas tous marqués au fer rouge de l'incommunicabilité ?!!

12 nov. 2007

Les vrais durs ne disparaissent jamais

Stupéfaction au déjeuner en lisant le FT et apprenant la mort de Norman Mailer... jamais relu depuis une grosse dizaine d'années mais son "Ancient Evenings" situé dans l'Egypte antique est surement l'un des premiers livres que j'ai lu en anglais dans le texte. De cette lecture qui porte sur un monde imaginé, je garde le choc du prisme radical de l'écriture moderne.

Et de Norman Mailer, je garde l'image de l'Amérique forte, libre et audacieuse. 6 mariages, 9 enfants. Un rêve d'ado attardé loin des péripéties des cigares démocrates et des rétrogrades à l'esprit (if any) rétréci conservateurs. Une ouverture sur la sexualité des Dieux. Des beuveries sans noms. Des querelles rudes entre mecs. Un poseur provocateur, le Gainsbourg de la deuxième moitié du XXème siècle aux US

En 48, son 1er opus titrait "The Naked and the Deaths" ("Les nus et les morts"), puis sera (justement) accusé d'être "the last male chauvinist pig". Dommage qu'il ne se soit pas plus exprimé sur l'ensablement moral et politique de son pays récemment : trop inaudible, trop ivre, trop malade, ou il est déjà trop tard là-bas pour continuer à être non-Politiquement-Correct ?

Pssss, pourquoi toutes ses photos sont en N&B, dans tous les journaux, les magz, etc ? Sauf la très belle d'Annie Leibovitz en couv' du Monde de ce soir ?

4 nov. 2007

Je fais mon Pivot : Hôtel de Dream – Edmund White

Dans son dernier roman, E. White joue d’une perspective facile : un écrivain américain célèbre à la fin du XIXe siècle, mourrant, dicte à sa compagne, ancienne tenancière de bordel (Hôtel de Dream), un roman qu’il n’achèvera pas.. l’histoire d’un cadre de banque marié bourgeoisement qui s’éprend d’un éphèbe prostitué et est conduit à la ruine suite à un imbroglio impliquant la mafia sicilienne de New York.

A vrai dire, j’ai fini ce livre par fascination pour son côté gay même si M. White fait dans le léger… mais je me suis surtout demandé pourquoi le FT et le Monde lui avaient consacré des critiques si positives : « illuminating commentary on storytelling and on the distance that separates life from fiction » … « sensation vibrante, teintée d’ironie » ? Faible traduction, ou quoi, le style est péniblement plat ! Il faut en fait se contenter de fulgurances effectivement malicieuses pour trouver une dimension au texte – évidemment l’histoire dans l’histoire et les allers-retours permanents entre le mourrant, sa compagne et leurs interrogations sur la mort à venir du mourrant (pas vraiment une surprise), et le jeunot, son banquier si mal campé qu’il semble abruti, et leurs mièvreries si peu connectées au réalisme glauque de leur vie, peuvent intéresser, mais de là à en faire un roman ?

Les 30 dernières pages resteront un beau moment et la méchanceté de M. White à l’égard de Henri James (appelé à la rescousse par la veuve pour achever le manuscrit, comme demandé par le mourrant, il décline et pousse des hurlements de vieille bourgeoise très morale devant le caractère osé du sujet – ça sent la querelle de coiffeuses) est très agréable à lire !