Hier BadBoy se réjouissait de son dîner à venir avec la duchesse-d'Antin-san et mademoiselle Direktor, et ce fut effectivement un bon moment entre vieux potes (bonnes copines), sans enjeu autre que d'être complices et d'apprécier la vie... on regardait les pix ramenées du Japon par BadBoy, souvenirs glanés que la duchesse-d'Antin-san commentait de mots et anecdotes locales, le phrasé japonais reprenant de façon émouvant le dessus.
C'était sans compter sur l'intrusion de la sauvagerie...
L'endroit où nous étions n'a rien de bourgeois, ni d'ostensible, je n'y emmènerais pas mes parents : un japonais du quartier de la rue Sainte-Anne, certes très bon (je lui ai déjà fait de la pub ici si bas, mais j'ai arrêté car il n'y a que 6 tables de 2 et un comptoir de 3, très tassés). Cela sature vite, ça sent la friture, mais tout est fait au dernier moment par trois japonaises dans leurs thirties qui chouchoutent leurs clients. C'est juste ce qu'il faut si on est gourmand et aventureux du palais, pas coincé ni exigeant sur la déco.
Jusqu'au cri. La petite chinoise qu'accompagnaient 2 japonaises modasses et un quadra français louche, la petite chinoise donc venait de crier : assise près de la porte, "on" venait de lui voler son sac. "On" est rentré tête baissée, sous une capuche... "On" n'a pris aucun risque : vu l'exiguïté de l'endroit, le premier siège est à 70 cm de la porte, juste un entrebaillement... puis porte claquée. "On" s'est servi ; le français louche a couru, pas assez, c'est qu'"on" est entraîné dans les banlieues.
BadBoy ne pensait pas avoir assisté à une agression depuis qu'il est arrivé à Paris, erreur statistique, ou résultat de sa prudence/vigilance ? Mais là le contact était presque physique et la crise d'hystérie légère qui s'en est suivie était légitime, même si on préfèrerait toujours plus de retenue. Tout y passe pour se raisonner : fait divers, le sac aurait dû être plus prudemment rangé, une carte de crédit ça s'annule, le contact physique est bien moins pire que le métro aux heures de pointes... Mais on dira ou on se dira ce qu'on voudra, c'est déstabilisant. Et un passeport volé, avec ses visas, en voyage c'est rude.
Et puis, il y avait notre circonspection au sein de notre tablée, on est bien pensant et tolérant, les "Heureux du Monde" vivent plutôt à l'abri, mais là, il fallait le constater : "on" était noir (ou bien cela ne se dit plus comme celà ?). Alors nous nous sommes demandé ce qu'il fallait en penser : lorsque l'un d'entre nous qui regardait vers la porte a vu "on" entrer tête baissée sous la capuche, alors que le lieu était plein fallait-il crier au loup, d'autant qu'"on" était noir ? Jusqu'à présent la réponse était non. Elle le restera pour BadBoy mais il ne faudrait pas que l'échantillon statistique dérive trop !
Mot clé : CRAN. BadBoy est à fond, raide debout, contre la punition collective (cf. ses écrits sur les palestiniens), et il sait que le seul remède est le développement, c'est à dire la création de richesse (le moteur est le même chez les pauvres que chez les riches, voire pire), mais il y a des soirs où les jérémiades des uns ne couvrent pas les sanglots de la petite touriste chinoise. Il ne faut pas nous en raconter, la victime était la victime du vol, pas le voleur - les responsables du CRAN avec leur attaque de la police sur les victimes de contrôles d'identité au faciès, doivent admettre que hier soir non plus, les statistiques n'étaient pas belles à regarder...
30 janv. 2009
D'un dîner léger à un moment de société
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