25 mars 2009

Hystéro démago

Fidèles lecteurs qui donc finissez par bien connaître mes obsessions, vous avez immédiatement imprimé : je veux parler du populisme malsain de notre petit chef de l'Etat.

Le cas d'espèce porte sur l'indemnité de départ d'un dirigeant d'entreprise : 57 ans, dont les vingt dernières dans la même boîte. Boîte dont l'Etat est indirectement actionnaire à travers la Caisse des Dépôts, depuis très longtemps en vérité, genre vingt ans aussi, et dans laquelle le FSI (belle foutaise d'un Etat qui n'a pas de fric et qui croit pouvoir faire comme les princes arabes et les dictateurs asiatiques un Fond Souverain, histoire que le chef d'Etat puisse prendre des décisions industrielles à sa guise), et donc dans laquelle le FSI a acheté des actions (en bourse donc sans injecter le moindre argent dans la boîte en question : belle foutaise encore qui démontre l'incapacité des fonctionnaires à jouer ce rôle... ils n'ont fait qu'injecter un peu d'argent dans les poches des actionnaires qui leur vendaient ce jour là en bourse), un malheureux deux pourcent et des brouettes supplémentaires. La boîte n'a pas besoin de l'Etat pour vivre, elle veut juste vivre sa stratégie.

Le dit PDG qui a gravi les échelons durant vingt ans et tient son poste plus ou moins dignement (plutôt moins que plus diront les "insiders", mais les chiffres sont décents) finit par se faire éjecter par son Conseil d'Administration, une année où la boîte se restructure (qui n'est pas contraint de le faire dans ce secteur actuellement ?) et va dépenser 200 millions d'euros et des brouettes pour dédommager les salariés qu'elle vire (c'est dans les comptes 2008 qui ne sont négatif que parce que la boîte prévoit des plans sociaux).

M. Sarkozy laisse entendre qu'il est malhonnête que ce cadre qui a gravi les échelons soit dédommagé de deux ans de salaire.

On dira ce que l'on voudra, son salaire était peut-être absurde à plus d'un million d'euros par an, mais tous les conseils des prud'hommes de France appliquent une jurisprudence de la Cour de Cassation qui verse un an peu ou prou par année d'ancienneté à des salariés débarqués sans faute. Faut-il désormais renoncer à espérer atteindre le sommet de sa boîte, Monsieur le Président, pour ne pas risquer de se retrouver viré sans indemnités ?

Sarko Démago Populo... de là à Facho il n'y a qu'un pas... et si ce n'est pas le cas, Sarko porte la responsabilité d'attiser la colère des mal-lotis qui sont dépassés par les évènements et souvent plus ou moins durement frappés (en vérité, les populations assistées sont les moins affectées car les systèmes de protection n'ont pas été remis en cause, au contraire renforcés, tandis que ce sont ceux qui font bouillir la marmite qui trinque avec les licenciements et trinqueront avec leurs impôts).

Evidemment trois millions d'euros c'est ridicule. Critiquons le montant mais pas le principe qui est juste dans le cas d'espèce et parfaitement conforme aux contrats, validés en Assemblée Générale par deux fois.

Pour finir deux huées pour deux sacrés fourbes :
1- l'autre hystéro du dossier, la patronnasse rouge (ah qu'il fait bon être héritière n'est ce pas Laurence, on n'a pas à se soucier de son Conseil d'Administration ?!), est une honte ambulante : elle a été élue par qui et pour quoi ? Quel juge est-elle pour estimer que Valeo est en situation d'échec (cf. article des Echos hier sur le bilan de Thierry Morin et le Crible des Echos sur la bonne perf' de Valeo comparé à ses concurrents) ?
2- l'amBIgu premier ministre : avec un minimum d'honnêteté et de loyauté, ne devrait-il pas se rappeler opportunément pourquoi les plans de restructurations de Valeo ne tombent miraculeusement jamais sur les usines de sa circonscription sarthoise ?!

Et bravo à Christine Lagarde pour avoir décider de ne pas jouer dans ce caniveau.

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