Déception hier soir à la découverte de la première parisienne du Sade ou le Théâtre des fous de Marie Claude Pietragalla à l'Espace Cardin.
Il y a bien quelques moments de beauté fulgurante, mais on s'ennuie dans un discours que l'on sent vouloir être narratif et qui, en fait, se contente de bavarder sur des poncifs : les fous à lier qui crient, l'homme en croix, les partouzes de fous, les fous qui rient, les fous qui trépignent... La nudité en devient un accessoire pas du tout inconfortable tellement on s'ennuie.
Ironie de l'affaire, les seules envolées chorégraphiques sont sur la danse des sauvages des Indes Galantes. Rameau et le siècle des lumières pour éclairer la pauvreté conceptuelle de la branchitude ?
Et comme si il fallait boire le calice jusqu'à la lie, cela s'achève par des corps enduits de bleu et de rouge sur un fond blanc surmonté d'un fou enchaîné vêtu de blanc... bleu blanc rouge, complétés par quelques notes agonisantes de la Marseillaise : est-ce là pour nous dire quelquechose sur la République ? C'est lourdingue.
Finalement la foutaise est dans le titre : ramener Sade à la folie, c'est faire bien peu de cas de l'homme, de l'Homme et de sa complexité.
Lot de consolation : quelques belles photos de la chorégraphie où on comprend ce qu'elle tente ici d'emprunter au théâtre à la Galerie Xavier Nicolas.
5 févr. 2008
Pietragalla m'a tuer (Sade)
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