Sarko trop bo

Je ne parle pas de la beauté de notre Président mais de son astucieux rebond au dîner du Crif il y a deux jours... En chute libre sur la valeur "morale", défoncée à coup d'épousailles cachottières avec une polygame au regard bleu vide, il a fait, ni vu ni connu, un retour sur scène au niveau des enjeux présidentiels en défonçant, cette fois, la valeur "laïcité".

Le problème du pouvoir d'achat a beau ne pas en être un (on se demande pourquoi ce serait plus d'actu ce mois-ci qu'avant), le thème était trop facile pour les journaleux trotsko-dépressifs avec les chiffres de la trop-peu-de-croissance. Et voilà que Sarko trouve le sujet au dessus de la mélée, juste polémique comme il faut : la religion et l'Etat. Et comme un peu de polémique n'est jamais assez, il fait braire les enseignants (Mesdames et Messieurs les nan-je-veux-pas) en leur confiant la tâche pour laquelle ils sont éminemment qualifiés : l'entretien des dalles de cimetières et autres plaques commémoratives (qu'ils enseignent la lecture, le calcul et le civisme dans les zones, ce serait déjà un bon début).

1- suis un laïcard forcené (les US et Israël me persuadent de mon bon goût en la matière tous les jours) ;
2- le devoir de mémore sur la shoah, comme sur -malheureusement- beaucoup d'autres horreurs commises par l'humanité, s'impose mais la formule proposée est limite, voire ridicule ;
3- joli coup de rein politique.

Au moment où certains doutent de l'Europe et ne voient plus son intérêt, je propose que chaque jeune qui franchit la vingtaine couche avec moi se voit attribué la mémoire d'un trouffion du même âge sacrifié durant la guerre 14-18.