19 févr. 2009

On n'est plus entre nous

BadBoy s'est réveillé de bonne heure (merci TLCKiwi... depuis quand les prières commencent-elles si tôt au Séminaire de France ?) et de bonne humeur (étonnant pour l'heure) : c'est que le dîner de la veille avec les Latour et des amis de TLCKiwi (la morale réprime l'origine de la connexion aux dits amis, mais passons, c'était des PLU, People Like Us, ouf pour une fois...) fut fort sympathique.

Depuis lors, le déjeuner avec un vieux pote assez mauvais boy a bien maintenu le momentum positif de la journée... et puis le soleil tapait. Et avec le dit pote on s'est fait une petite marche pour tchatcher jusqu'à ce qu'il fut temps de regagner nos empires respectifs.

Donc vers 14.45 BadBoy s'apprêtait à remonter l'avenue Montaigne depuis les Champs lorsqu'il se rendit compte que juste devant, arrêté au feu piétons avec lui, ce type bizarre au pantalon trop court sur de grosses chaussettes, mais un pantalon de très beau drap gris, avec un manteau ample et court de drap de laine beige à la doublure blanche, bon sang mais c'est bien sûr, c'est Stefano Pilati le designer de Yves Saint Laurent (pas la Maison d'objets d'art et de tableau qui liquide, mais la Maison de mode - cf. collection Homme Printemps 2009 en pix). BadBoy décidait donc de le filer le long de Montaigne surtout pour voir la réaction d'autrui.

Et bien rien de rien, personne absolument personne n'a reconnu l'assez beau Stefano, il avait beau user de son blackberry en parlant assez fort, battre des bras comme une éolienne, personne n'a levé le regard, tourné la tête ! Je ne sais pas si le type a besoin de se sentir adulé, mais si c'est le cas, ce fut un exercice d'humilité [alors que moi bien entendu, on m'a maté ! si !]. Les cadrillons qui fumaient leurs clopes au pied de l'immeuble Canel n'ont rien repéré non plus. Aucune fashionista qui paierait une fortune pour un bout de tissu froissé par le créatif star, n'a semblé se rendre compte que son Dieu était là (il est loin le temps où Eddy et Patsy se prosternaient aux pieds de Lacroix dans AbFab).

Le plus drôle fût qu'il s'est, lui, retourné une fois sur une grande et assez belle femme, très brune, trop brune pour que les grands coloristes soient innocents, vulgaire à souhait, pardon vulgaire à lunettes de soleil, qui parlait fort avec une blonde très platine, trop platine pour que les grands chimistes soient innocents, une divorcée d'un actuel président d'un grand pays d'Europe de l'Ouest, remplacée depuis lors par une croqueuse-bêleuse si vous voyez ce que je veux dire.

Voilà le monde où BadBoy est contraint de passer ses journées : à pister un créatif star qui se retourne sur la précédente Première Dame de chez nous, mais d'une vulgarité... Pas PLU ! Et c'est là que BadBoy a repensé à sa discussion avec l'ami au déjeuner et aux expressions snobs : PLU, People Like Us, expression américaine dont l'équivalent excluant en anglais donne le si charmant NQOCD, Not Quite Our Class Dear! Ces deux là, toute cette avenue Montaigne, étaient réellement NQOCD.

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