Dans son dernier roman, E. White joue d’une perspective facile : un écrivain américain célèbre à la fin du XIXe siècle, mourrant, dicte à sa compagne, ancienne tenancière de bordel (Hôtel de Dream), un roman qu’il n’achèvera pas.. l’histoire d’un cadre de banque marié bourgeoisement qui s’éprend d’un éphèbe prostitué et est conduit à la ruine suite à un imbroglio impliquant la mafia sicilienne de New York.
A vrai dire, j’ai fini ce livre par fascination pour son côté gay même si M. White fait dans le léger… mais je me suis surtout demandé pourquoi le FT et le Monde lui avaient consacré des critiques si positives : « illuminating commentary on storytelling and on the distance that separates life from fiction » … « sensation vibrante, teintée d’ironie » ? Faible traduction, ou quoi, le style est péniblement plat ! Il faut en fait se contenter de fulgurances effectivement malicieuses pour trouver une dimension au texte – évidemment l’histoire dans l’histoire et les allers-retours permanents entre le mourrant, sa compagne et leurs interrogations sur la mort à venir du mourrant (pas vraiment une surprise), et le jeunot, son banquier si mal campé qu’il semble abruti, et leurs mièvreries si peu connectées au réalisme glauque de leur vie, peuvent intéresser, mais de là à en faire un roman ?
Les 30 dernières pages resteront un beau moment et la méchanceté de M. White à l’égard de Henri James (appelé à la rescousse par la veuve pour achever le manuscrit, comme demandé par le mourrant, il décline et pousse des hurlements de vieille bourgeoise très morale devant le caractère osé du sujet – ça sent la querelle de coiffeuses) est très agréable à lire !
4 nov. 2007
Je fais mon Pivot : Hôtel de Dream – Edmund White
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire